[RP] Mémoires de Feorein : Chronique d'Argaïl, Grand Maistre du Sanctuaire de l'Ordre
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[RP] Mémoires de Feorein : Chronique d'Argaïl, Grand Maistre du Sanctuaire de l'Ordre
Chronique d'Argaïl, dict Deux-Lames, par Feorein.
Chapitre I : l'enfance
Chapitre I : l'enfance
J'écris ces quelques pages vous conter l'histoire de ce chevalier, qui est à la fois des plus anodines, et des plus particulière. Beaucoup d'Irisians auraient rêvé d'avoir les mêmes chances que cet homme, accordé par sa naissance.
Mais débutons par le commencement, c'est à dire son père, Jehan le Vieux. Celui-ci était un homme à la poigne de fer, et au coeur noirci par l'amertume et la colère. Il avait un frère, Jehan le Jeune, qui, de par son âge, n'avait hérité d'aucuns biens de leur père, et s'était voué à saboter les plans de son frère aîné.
C'est donc dans un climat de jalousie et de fourberie qu'Argaïl grandit. Cependant, il n'était pas à plaindre, sa mère, délaissé et repoussé par Jehan le Vieux, ne prêtait guère attention aux querelles de son mari et passait la majorité de son temps à s'occuper de son fils et de son éducation.
Au près d'elle, il apprit l'art de la conversation. Il étudia, plus que de raison, des oeuvres élogiant l'amour et ses bienfaits - il était probable que sa mère, déçu par son mariage, rêvé encore du Grand Amour - mais aussi de philosophie. Il acquiera une certaine aisance dans le langage, capable de séduire la plus fânée des fleurs, capable de tenir un discours raisonné à n'importe qui. Il est certain que cette qualité n'est pas négligeable, nombres de conflits se règlent par la parole, et non par la violence...
C'est ici que j'entre en scène. Argaïl, dans sa tendre enfance, apprit également le maniement des armes, à mes côtés. J'étais à l'époque, moi, Feorein, l'homme à tout faire du terrible Jehan le Vieux. Il n'était pas rare que je travaille en tant qu'homme de main dans des affaires douteuses et peu nobles; mais aussi, je m'occupais de forger quelques outils, et de temps en temps, des armes et armures.
Le jeune bourgeois exprimait un intérêt certain pour l'art de la guerre, et je dus lui raconter à maintes reprises la guerre des Dieux, qui opposa les Chevaliers d'Apollon aux Titans d'Erès. Il me demandait les détails; comment les généraux de guerres remportaient les batailles; quelles stratégies pratiquaient-ils. Mon peuple ne vivait que pour la guerre, c'est pourquoi je pus répondre avec facilité et amusement à ses questions.
En pratique, le garçon apprenait également très vite. Dans mes voyages passés, avant de me retrouver au service de Jehan le Vieux, j'avais pu étudier l'art du combat des Chevaliers, et c'est ainsi que je transmis ce savoir à Argaïl. Il me répétait sans cesse que la meilleure défense était l'attaque, c'est pourquoi il obta pour le combat à deux armes, maniant rapidement les deux lames.
Lorsque son niveau de maîtrise fut satisfaisant à mes yeux, je réussis à convaincre son père de l'inscrire à des joutes, contre d'autres fils de bourgeois. Sans difficultés, il remporta beaucoup de combat, lui octroyant le titre de "Deux-Lames".
Malgré son intérêt pour l'art des batailles, Argaïl suivait avec plus d'assuidité les cours théologiques du père Gabriel. Il n'était pas rare de les voir sortir du manoir en direction de la forêt, discutant religions, Dieux, dogmes et toutes ces choses qui dépassent l'entendement de l'individu moyen... Le garçon buvait chaque parole du fidèle d'Apollon, celui-ci prêchait avec bienvaillance la doctrine Apollonienne.
Pour terminer son apprentissage, il suivit enfin des cours portant sur le commerce et les notions de commandement auprès d'un percepteur, qui fut engagé par Jehan le Vieux. Il était vieux et trapu, une longue barbe lui cachant la moitié du visage. Je ne me rappelle plus de son nom, je pense même ne jamais l'avoir connu, cet homme avait la mauvaise habtiude de mâchait ses mots et d'être distant. Quoi qu'il en soit, d'après ce que l'on disait de lui, il était expert en ses domaines.
Chapitre II : les premiers pas
Bien des années passèrent, Argaïl avait suivi ses études, sans relâche. Il était l'heure pour lui de quitter le manoir familiale et de trouver son propre chemin.
Vous vous demanderez comment je pourrais vous raconter la suite de son histoire, étant donné son absence au manoir. La réponse est bien simple : je ne pouvais supporter davantage la prétention et la vanité de Jehan le Vieux, de peur de le faire tomber - accidentellement, bien évidemment - d'une falaise, lors d'une chasse. J'ai donc quitté le manoir, et ai proposé mes services au fils, bien plus prometteur et tempéré que le père.
Il suivit donc, dans un premier temps, les voeux de son père : ouvrir un comptoir de négoce. Ses débuts furent fastidieux mais par des efforts et sacrifices énormes, il parvint à rester à flot, malgré la concurrence des nombreux commerçants de Randol. Son comptoir générait de faible profit, ce qui lui permit d'engager un jeune homme pour tenir l'enseigne.
L'envie le tenaillait de partir à l'aventure, le commerce l'ennuyait au plus haut point, cet esprit de concurrence n'était pas fait pour lui. Il me demanda donc de lui forger de bonnes lames, ainsi qu'une armure fiable, ce que je fis sans discuter. Quelques jours plus tard, fier de mon travail, je vins lui présenter mon travail. Satisfait, il endossa l'armure et quitta les murs protecteurs de Randol, à l'aventure. Quant à moi, pendant que ce chevalier fougueux parcourait les terres de Juno, je m'assurais de dissuader les concurrents de saboter le commerce ... par la force, si besoin.
La situation se stabilisa, je tenais le commerce avec l'apprenti commerçant, pendant qu'Argaïl ramenait de ses chasses des objets exotiques et rares, de ses aventures. On engrengeait toujours plus d'or.
Chapitre III : la décadence
Comme je dis toujours, toute paix est éphémère. Peu de temps après, la mère d'Argaïl, dans la plus grande indifférence de la part de son mari, se mourrait d'une maladie. Elle n'avait pas souhaité mettre son fils au courant de son état de santé, de peur de l'inquiéter plus que nécessaire, et c'est pourquoi, la nouvelle lui fit un choc considérable. Il s'en retira au manoir pour plusieurs semaines.
Il revint une nuit, sans dire un mot. Toutes mes questions restèrent sans réponses. Je m'inquiétais pour l'état mental de mon employeur, la complicité qu'il avait avec sa mère pouvait très bien l'affecter plus qu'il ne voulait laisser paraitre...
Je le surpris par la suite à effectuer des transactions douteuses, et la seule réponse à mon étonnement fut : "Sache mon ami, qu'en ce monde, seul le plus fort survit".
Etonné de ce changement de comportement, je fis appel à quelques vieilles relations pour en apprendre plus sur les derniers agissements de mon Maistre. Je fus surpris, estomaqué même, d'apprendre que mon jeune Maistre, dans son désarçonnement, était devenu l'apprenti d'un Titan réputé pour sa bravoure, nommé Goltzius. Le problème n'était pas le personnage, mais la corporation à laquelle il appartenait : les Draps Konia. Les rumeurs étaient vives à leur sujet, on disait d'eux qu'ils servaient Erès en secret et qu'ils n'hésitaient pas à tuer quiconque les entraver.
Il me fallait faire quelque chose, avant qu'il ne commette une erreur qu'il ne se pardonnerait jamais. Bien que Titan, je peux me vanter d'avoir assez de matière grise pour réfléchir dans ces moments-là. Mon idée fut simple : je me devais de retrouver le père Gabriel, afin de remettre Argaïl sur les bons rails. Cette tâche fut des plus simples, il m'a suffi de me rendre dans l'église d'Apollon la plus proche, et l'on put me dire où se trouver l'homme. Mes bottes martelèrent les pavés de Randol, à la recherche de ladite maison...
Trois coups à la porte, bien frappé pour être sur que l'homme, malgré l'âge, entende. Il ouvrit la porte puis me scruta. Il mit quelques instants, les yeux plissés, à me reconnaitre, avant de me crier :"Hey vieux filou d'Feorein ! Entres donc, je viens de faire du thé !". Sans plus attendre, j'ai refermé la porte derrière moi, puis enchaîna : - "Gabriel, tu t'doutes bien qu'c'est pas pour boire l'thé qu'j'suis venu. Argaïl s'est ... écarté d'la voie qu'tu lui as enseigné. Les histoires d'religions m'intéressent pas, mais j'ai pas envie qu'il commette une connerie, l'gosse ... j'aurais passé la moitié d'ma vie pour rien dans c'cas là !
- Que veux-tu me dire, mon ami ?
- Il s'est fait l'apprenti d'un membre des Draps Konia, à la suite d'la mort d'sa mère. Et crois-moi, c'est pas des enfants d'choeur !".Il se gratta le menton, perplexe, et s'assit. "Je m'en occupe, mon ami, sois sans craintes".
Chapitre IV : l'Illumination
Voilà environ une semaine, j'étais sur le seuil de la porte de Gabriel, et depuis, plus aucune nouvelle. Ni de mon Maitre, ni de l'homme d'Eglise.
Je me tenais au comptoir, vendant quelques marchandises, lorsqu'une cliente - pas plus bavard qu'une femme achetant quelques légumes ! - m'informa qu'un chevalier avait créé un ordre au nom d'Apollon. Etrange, peu de gens vénéraient encore le Dieu de la Lumière en ces jours sombres, bien plus servaient Erès, dans un put personnel.
Je me suis absenté quelques temps, le temps de voir de quoi il retournait. Une fois sur la place publique, je dus m'asseoir contre un mur. C'était à n'y plus rien comprendre ! Argaïl, debout sur quelques caisses, haranguait la foule, prêchant les préceptes d'Apollon. C'était donc lui, ce fameux chevalier, à la tête de ce Sanctuaire de l'Ordre ... A ce moment, je me demandais bien ce qui passait dans la tête de ce garçon ... Les années avaient pourtant passées, et il approchait rapidement les trente hivers !
Après son discours, je le vis s'approcher de moi, et me tendre une main, pour me relever. "On reprend du service, Feo !" . Sans un mot, je me suis levé et l'ai suivi.
Depuis ce jour, j'ai rejoint l'Ordre, non pas par conviction, mais par nécessité. Il est sur que sans moi, ce freluquet ne survivrait pas ! Il fallait bien quelqu'un pour forger les armes de ce tas de fanatiques ...
J'ai tout de même tenté de m'informer sur ce qu'il s'est passé pendant cette semaine. Ma curiosité est insatiable il me fallait la satisfaire.
Gabriel fut assassiné, un poignard dans le dos, par un homme qui revendiqua ce meurtre comme l'avènement d'Erès. La vengeance ne ressemble pourtant pas à mon Maistre, et j'eus raison : j'ai découvert, dans l'un des tiroirs de son bureau, une lettre portant la griffe de Gabriel, expliquant les raisons de tout ceci...
Mon élève, mon ami,
Bien des années ont passées depuis nos promenades forestières, et pourtant, je m'en rappelle comme si nous les avions faites hier. Je déplore le passage si rapide du temps, et j'aurais tellement aimé que ces moments soient éternels. Nul plaisir n'a égalé celui de parler des Dieux en ta compagnie ...
J'aurais aimé que la vie soit aussi simple que cela. Discuter, se reposer, profiter de la présence des autres. Hélas, il semblerait que nos Dieux ne soient pas aussi parfaits que nous le pensions, car à voir comment les hommes se déchirent, j'en ai le coeur attristé. J'aurais rêvé d'un peuple humain uni, allié à celui des Titans, anciens esclaves d'Erès, face à cette nouvelle horde sauvage qu'a envoyé ce Dieu fourbe. Au lieu de cela, nous courrons à notre perte...
Mes jours sont comptés, mon jeune ami, mais sache que cela fut le plus beau cadeau d'adieu que tu puisse me faire. Ta présence a remis un peu de chaleur au fond de mon coeur. Aujourd'hui, des fidèles d'Erès me pourchassent pour ce que j'ai dit, et il est fort probable que j'écrive mes derniers mots. Je n'ai pas peur de la mort, je l'attend depuis bien longtemps, mais je n'ai qu'un regret : je n'ai pas su unir notre peuple.
Argaïl, tu es le seul qui puisse réaliser le rêve d'un vieux fou comme moi, je t'ai enseigné tout ce que je savais, je ne t'ai pas imposé ma voie, tu l'as suivi. Tu as pu constaté les fourberies des fidèles d'Erès : tu es donc le mieux placé pour les combattre.
Crois en toi comme j'ai y cru.
J'entend des pas au dehors, mon heure est venu.
Qu'Apollon veille sur toi, Argaïl.
Argaïl- Messages : 1
Date d'inscription : 01/02/2010
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